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DEFINITION ET SENSIBILISATION

UNE ESPECE EXOTIQUE ENVAHISSANTE, C'EST QUOI ?

Les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE), menaçantes pour les espèces patrimoniales (IPBES, 2019), ont été identifiées par la FPPMA 83 comme une nouvelle mission d’intérêt général. Une EEE est une espèce introduite par l’Homme, de manière volontaire ou fortuite, et proliférant dans un nouveau milieu. Elle peut nuire à la diversité biologique, la santé humaine, l’économie ou l’esthétisme (DAISIE, 2009).

Leur introduction est due à l’accumulation de plusieurs faits comme :

- l’accélération des flux de transit par le commerce (Keller et Lodge, 2007) et le tourisme,

- l’introduction d’espèces pour la consommation, le loisir ou l’ornement (Ministère de la Transition écologique et solidaire, 2017).

La transformation des milieux aquatiques via des canaux, supprimant l’isolation naturelle entre bassins versants et homogénéisant les rivières entre elles, ont permis l’expansion des espèces opportunistes (Beisel & Lévêque, 2010). Ces espèces opportunistes, n’étant pas spécialisées à un type de biotope et ayant une grande valence écologique, ont profité de la destruction des habitats natifs (chenalisation, construction de barrage) et l’homogénéisation des rivières, pour concurrencer voire remplacer les espèces autochtones qui se trouvaient affaiblies par ces aménagements (Beisel & Lévêque, 2010). Cependant toutes ces espèces opportunistes allochtones ne deviennent pas des EEE. Selon Williamson et Fitter (1996), sur mille espèces introduites cent vont s’acclimater, dix se naturaliser et une deviendra une EEE.

Trois étapes sont nécessaires au processus d’invasion biologique :

- Le transfert du milieu originel de l’espèce vers un milieu nouveau,

- L'acclimatation et la reproduction, ce qui en fait une espèce naturalisée,

- L'extension de son aire de répartition et la prolifération pour finalement acquérir le statut d’espèce invasive. Ce double statut d’espèce exogène et invasive en fait une espèce exotique envahissante (Beisel & Lévêque, 2010).

La structure nationale « Réseau d’Expertise Scientifique et Technique sur les Espèces Exotiques Envahissantes » (REST EEE, 2019a) indique que les EEE peuvent être une menace pour la biodiversité par la prédation, la compétition, la transmission de maladie, l’hybridation avec une espèce endogène ou la modification du biotope. Par exemple la prédation des espèces de cichlidés du Lac Victoria par la perche du Nil Lates niloticus fut en grande partie responsable de leur déclin (Mkumbo & Ligtvoet, 1992 ; Witte & de Winter, 1995). Cette introduction a provoqué la disparition de deux cents des trois cents espèces de poisson cichlidés présentes sur ce lac en 20 ans (Witte & al, 1992). Au niveau du bassin méditerranéen, une étude de Crivelli (1995) fait état de 70 introductions. Dans le Var, l’introduction du barbeau fluviatile Barbus barbus menace de disparition le barbeau méridional Barbus meridionalis à cause de l’hybridation des deux espèces (Gettova et al., 2016).

UNE VEILLE ECOLOGIQUE DANS LE VAR

En France, l'année 2008 voit la création du « Groupe de Travail national des Invasions Biologiques en Milieu Aquatique » (GT IBMA), sous l’impulsion de l’ONEMA (devenu Office National de la Biodiversité, OFB) et le CEMAGREF (devenu Institut national pour la Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture, IRSTEA), regroupant des spécialistes sur tous les taxons et issus des structures de recherche, des associations ou encore des gestionnaires du domaine publique. Cette structure devient en 2018 le Réseau d’Expertise Scientifique et Technique (REST EEE), gérant donc du centre de ressources sur les EEE. Elle est chargée de partager les actions effectuées au niveau national sur les EEE et de former les différents acteurs et gestionnaires. Une stratégie nationale a été éditée pour permettre une meilleure gestion des EEE (MEEM, 2017) Au niveau de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), contrairement à d’autres régions françaises, il n’y a pas encore de groupe de travail formé bien que l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) a publié un rapport sur l’avifaune et la mammofaune (Cottaz, 2016) et que le Conservatoire Botanique National Méditerranéen de Porquerolles (CNB Med) effectue la mission de recenser les Espèces Végétales Exotiques Envahissantes (EVEE).

Afin de répondre à cette problématique sur son territoire, la FPPMA 83 veut constituer une veille écologique et recenser une partie des EEE colonisant le réseau hydrographique inscrit au Plan Départemental pour la Protection des milieux aquatiques et Gestion des espèces piscicoles du Var.